Extrait :
« Marjolaine a avalé trois cachets somnifères avec ses dernières gorgées de thé. Puis je l’ai accompagnée, car sa dernière terreur était de se perdre en chemin. On a suivi la berge jusqu’aux rochers du Chat, au plus large de la courbe de la rivière.
Elle souriait, le regard en paix, l’or de ses cheveux répandu sur sa tunique blanche, le pas ferme et droit, les pieds nus foulant l’herbe trempée de rosée. Elle aurait marché du même pas fier et tranquille à l’échafaud, les yeux sereins, la poitrine en avant, acceptant sans se soumettre l’injustice de sa condamnation.
Belle.
Belle comme je ne l’avais pas vue depuis le fond des temps, avant ce jour maudit où l’Ogresse avait franchi notre seuil… »